Pour la première fois de ma vie, il y a quatre ans, je décidai de délaisser mes traditionnels voyages africains ou amazoniens pour vivre mes vacances avec ma mère, partager des moments quotidiens avec elle. Une envie déraisonnable, car j’étais engagée sur un gros projet professionnel pour les semaines à venir, irrationnelle car au fond, je m’ennuyais vite dans ma maison familiale, et spontanée tant mon agenda débordait de réunions et rendez-vous. Bref, une envie impérieuse contraire à l’exigence de rigueur de la cheffe d’entreprise que j’étais.
Les vacances se terminaient, j’étais heureuse d’avoir résisté au chant des sirènes professionnelles.
Il est presque minuit, je traine en pensant à mon retour à Paris le lendemain matin, je joue compulsivement avec mon téléphone. Soudain, je l’entends. Une petite voix, qui me dit ‘va voir’. Petite, car discrète tel un pop up dans ma tête, une petite voix car il ne s’agissait pas d’une pensée spontanée.… Une petite voix donc.
Et cette petite voix m’intime d’aller voir dans sa chambre, abritant son précieux sommeil depuis peu. D’un haussement d’épaules je balaie cette idée aussi absurde qu’intrusive. … et d’ailleurs pour quoi prendre le risque de la réveiller ?
Mes doigts continuent de pianoter frénétiquement sur mon téléphone, ma tête organise mon retour de ma journée du lendemain. Au bout de quelques longues minutes, la petite voix s’impose à nouveau dans ma tête, cette fois impérieuse… ce n’est plus une invitation, c’est un ordre. Alors, je me lève, et entre dans la chambre de ma mère. Que je trouve inanimée, en arrêt cardiorespiratoire.
Et ce jour-là, je compris. Je compris que j’avais eu la possibilité de percevoir quelque chose qui pourtant se passant loin de mes yeux, de mes oreilles, une situation non visible, que ma rationalité tant valorisée par mon éducation m’avait intimé de renier. Ce n’étais pas la première fois, mais cette fois-là, je me fis une promesse, qui marqua le point de départ d’une aventure : celle d’explorer toutes nos aptitudes oubliées, nos « superpouvoirs », ce que j’appelle notre Huma-Anima.
Depuis, j’observe, j’enquête, je questionne la manière dont l’humain peut se réapproprier ses aptitudes sensorielles pour interagir avec le vivant sous toutes ses formes, de manière pacifiée et collaboratrice.
Il m’aura fallu cette expérience cruelle et brutale pour comprendre et pour ouvrir les yeux sur mes perceptions. Et si vous aussi avez laissé s’échapper une part de votre Huma-Anima, et que vous avez cédé à la tentation de l’ignorer ou de la rejeter, n’attendez pas d’être écartelé entre votre raison et votre perception, et, si vous choisissez de l’entendre, alors vous aurez fait le premier pas pour développer votre Huma-Anima.
